Thessalonique, 1917.
Le jour de la naissance de Dimitris Komninos, un terrible incendie ravage la
cité, ou chrétiens, juifs et musulmans vivaient jusque-là en harmonie.
Cinq ans plus tard, à
Smyrne, la petite Katerina est arrachée à sa mère en fuyant l'invasion turque
et embarque seule sur le bateau qui la mène vers une destination inconnue.
Dès lors, les destins
de Dimitri et Katerina vont être liés à jamais, tandis que les guerres, les
révolutions et la haine déchirent les habitants de leur ville, Thessalonique...
De quels trésors et
secrets du passé sont-ils les gardiens ? Comment les transmettre avant qu'il ne
soit trop tard ? Katerina et Dimitri vont devoir trouver la force de dérouler
le fil des souvenirs...
Et si je vous parlais d’un livre qui m’a réellement percutée
et qui représente un petit coup de cœur ?
Le fil des souvenirs
nous emmène à la rencontre de la ville de Thessalonique, en Grèce, à partir du
début du 20ème siècle. Au travers du parcours de Dimitris et
Katerina, le lecteur est invité à redécouvrir toutes les épreuves que la ville
a endurées. Les deux héros, expliquant leur passé à leur petit-fils, vont
rouvrir ce long pan de leur passé, plein de douleurs, d’espoirs mal cachés et
de lumière qui tarde à arriver.
Franchement, quand j’ai trouvé ce roman à la brocante de ma
kermesse, je ne pensais pas du tout autant apprécier. Pourtant, dès les
premières lignes, j’ai su que cette histoire allait me plaire. La Grèce est une
terre qui me fascine et m’attire étrangement. Je rêve de la visiter, et
Thessalonique en particulier. Bien plus encore maintenant que j’ai lu ce roman !
Le fil des souvenirs
est un roman à la fois très doux et très dur. Très doux, parce que Victoria
Hislop nous le livre avec beaucoup de simplicité, de sincérité et de compassion
pour les évènements qui surviennent. Il est assez étrange de ressentir tout
ceci avec une narration externe, et pourtant, c’est bien ce qui m’a plusieurs
fois traversé l’esprit. J’avais réellement l’impression de me retrouver aux
côtés des différents personnages qui jalonnent le récit, tous attachants ou au
contraire profondément antipathiques.
En parlant de personnages, je pense que je peux facilement
aborder les deux héros : Katerina et Dimitris. Je les ai trouvés tous deux
très forts, très beaux dans leurs valeurs et dans le parcours qu’ils ont chacun
eu. Leur amour éclot tardivement, et pourtant, dès le départ, on sait. On les
suit depuis l’enfance, et on les voit évoluer, doucement, puis plus
franchement. Ils m’ont profondément touchée, chacun à leur façon.
Autour d’eux gravitent de nombreux personnages secondaires,
à commencer par les Moreno, Eugenia, Olga ou le père de Dimitris, par exemple.
Chacun prend une place importante, exactement comme une mosaïque familiale,
comme un véritable entourage. Le fil des
souvenirs est exactement comme une pelote de laine : il s’y passe
tellement de choses, avec tant de gens, qu’il est impossible de tout résumer si
facilement.
De même, les nombreux coups que reçoit la ville de
Thessalonique sont trop nombreux pour être énumérés ici. Je parlerai simplement
de la Deuxième Guerre Mondiale et du déplacement en masse des Juifs en Pologne.
J’en reviens, de la Pologne, et j’ai vu Auschwitz. Je ne pensais pas que lire
un roman qui en parlerait simplement me percuterait tant. Ni que le reste
provoquerait tant d’émotions en moi ! Chaque page a été un pur délice, un
pur voyage, même si c’était dur, même si on ne rêve avec Katerina et Dimitris
que de paix et de repos.
Victoria Hislop m’a profondément chamboulée, avec son livre.
Je le reprenais avec plaisir, découvrant toujours plus de cette Histoire dont
on entend si peu parler. Oui, les personnages et leur existence sont fictifs,
oui il y a plein de trucs fictifs dans ce roman, il n’empêche qu’il est basé
sur des faits réels, et que l’ambiance dans chaque transition, dans chaque
nouvelle étape de la ville est profondément réaliste. La tension lorsque le
rationnement est de mise, l’incompréhension lorsqu’on déplace les masses, le
rêve de paix lorsque les gouvernements se succèdent avec violence… tout se
mêle. Le quotidien aux luttes politiques plus éloignées !
La plume de l’auteur est, comme je vous l’ai indiqué plus
haut, très douce, très fluide et très naturelle. Elle déroule vraiment le fil
de l’histoire, le fil des souvenirs, avec ses personnages. Et on suit ça comme
si nous étions dans une barque sans remous, nullement épargnés cependant par le
spectacle qui nous est offert. Victoria Hislop nous embarque, et nous partage
aussi de belles valeurs : l’amour des siens, la tolérance, le respect de la culture, de
la liberté de pensée, mais aussi l’espoir que les choses peuvent s’arranger. Ses
personnages sont loin d’être parfaits, et possèdent leurs failles… il n’en
reste pas moins que chacun nous marque et nous parle de quelque chose.
En conclusion, Le fil
des souvenirs est un petit coup de cœur pour moi. J’ai découvert un pan de
l’Histoire que je ne connaissais nullement, en suivant Katerina et Dimitris,
entourés d’une foule de personnages importants eux aussi. Chacun m’aura marqué
à sa manière, et j’aurai littéralement voyagé pendant ma lecture, ne désirant
plus lâcher le livre dans la dernière partie. Les épreuves ne nous laissent pas
indemnes, et pourtant, nous en redemandons ! La plume est pleine de
douceur, les valeurs sont belles et portées par des personnages forts, et
imparfaits : très humains, en somme.
Ce sera donc un 19/20
pour moi et je vous le recommande vraiment !
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