Alors que sa
grand-mère Elsa se meurt d'un cancer foudroyant et que tous ses proches se
rassemblent pour adoucir ses derniers jours, Anna découvre que, derrière le
mariage apparemment heureux de ses grands-parents, se cache un drame qui a
marqué à jamais tous les membres de sa famille.
Une vieille robe
trouvée par hasard, et dont elle apprend qu'elle aurait appartenu à une
certaine Eeva, va réveiller le passé. Cette Eeva, dont on ne lui a jamais parlé,
aurait été, dans les années 60, la nourrice de sa mère. Mais Anna ne tarde pas
à comprendre qu'elle a été beaucoup plus qu'une employée et que son grand-père,
peintre célèbre, l'a profondément aimée...
Aujourd’hui, je vais essayer de vous parler de ce roman qui
m’a laissé frustrée et qui m’a demandé quelques efforts pour le lire et aller
jusqu’au bout.
L’armoire des robes
oubliées nous parle d’Elsa qui va mourir d’un cancer, à 70 ans, de son mari
Martti qui supporte mal ce départ lent, de leur fille Ella, qui vit très mal
cette situation, ainsi que d’Anna, l’une de leurs deux petites-filles qui
gère un peu exceptionnellement tout ceci. Mais c’est aussi une histoire qui
nous parle d’Eeva, qui va un jour interférer dans le quotidien d’Elsa et
Martti. Tout ça à cause d’un cancer et d’une robe oubliée dans une armoire…
Quand j’ai vu le résumé de cet énième livre rapporté de la
kermesse, je me suis dit qu’il devait être intéressant, et comme j’aime bien
les histoires qui parlent du passé, mêlant histoire familiale et tout, j’ai
voulu essayer. En plus, l’auteur vient d’une contrée dont on n’entend pas trop
parler au niveau littéraire, c’était l’occasion !
J’aurais dû me douter que cela n’irait pas selon mes
attentes. Alors, je sais bien qu’il ne faut justement pas avoir d’attentes
quand on commence un livre. Sauf que là, ce n’était même plus une désillusion
ni quoi, c’est simplement qu’au bout d’un moment, je n’ai plus compris le roman !
Vous n’imaginez pas à quel point tout ceci peut être
frustrant. Au départ, on essaie de s’immerger auprès de ces personnages qui
vivent une situation cruellement réaliste, avec des questions existentielles
importantes et des problèmes actuels. Le cancer, ça peut toucher n’importe qui,
et ça rayonne ensuite sur l’entourage proche. J’avoue que pour ça, tout au long
du roman, ça a été poignant et touchant. Tout ce qui a trait au présent et à
cette situation difficile a été clair pour moi. En revanche, il n’en va pas de
même avec Anna et avec les ponts dans le passé. Du moins… disons que ça a
marché jusqu’au dernier quart du bouquin.
Anna est déjà un personnage beaucoup moins… tangible que les
trois premiers. Il est très ardu de comprendre ses pensées. Quand elle se
réfère à son entourage, ça passe. Mais dès qu’il est question de sa propre vie,
j’ai eu vraiment du mal et à un moment, quand on revient dans le passé avec Eeva,
soit il y a eu un souci dans la traduction des prénoms, soit… soit je ne sais
pas, il est possible qu’en fait, ces passages aient été écrits par Anna à la
place d’Eeva selon ce qu’elle savait et ce qu’elle avait imaginé en parallèle
de son propre vécu. Je suppose d’ailleurs que c’est l’explication la plus
plausible. Vous voyez où j’en suis : à analyser post-lecture ce que je n’ai
pas compris sur l’instant.
Parce sinon, en dehors de ça, c’est une histoire pas…
classique, mais qu’on connaît. Narrée avec une sensibilité et un point de vue
assez inédits parfois, cela étant, il s’agit toujours d’une histoire d’adultère.
Là où le récit devient poignant, c’est que cette double-vie menée pendant
plusieurs années entre Martti et Eeva concerne aussi Ella, quand elle était
enfant. Elle devient elle-même un enjeu de cette histoire qui n’aurait pas dû
la concerner, et le tout prend une dimension pas tragique, toutefois elle pèse
bien sur la conscience. Je trouve d’ailleurs qu’Eeva, ou du moins, les pages
qui lui sont réservées, n’aborde que peu le souci de la culpabilité. Martti,
lui, en éprouve, mais elle, non.
La plume de Riikka Pulkkinen est assez spéciale. Elle réussit
à trancher dans le vif et à capturer des pensées et des impressions très
imagées, ou qu’il faut parfois travailler encore un moment avant de les
comprendre. Elle a effectué, je pense, un vrai travail de littérature, d’écriture,
en voulant dépeindre une intrigue aussi complexe mais parfaitement réaliste. Il
y a beaucoup à en tirer, et il est certain que je ne m’attendais pas à cela en
ouvrant les premières pages du roman, même si j’aurais dû m’en douter. C’est d’ailleurs
peut-être pour ça que j’ai eu du mal à me motiver à lire ce bouquin, au lieu d’avoir
simplement envie de replonger le nez dedans.
J’avais envie de rêver, et après Une fée à Glade of Oaks, redescendre sur Terre a été assez rapide et
pas si agréable avec L’armoire des robes
oubliées. En revanche, je ne regrette pas d’avoir tenté cette lecture,
parce que justement, j’ai pu voir autre chose et réfléchir pour cette
chronique. Revenir sur mes impressions et démêler l’ensemble qu’elles forment est
parfois un plaisir et c’est le cas ici. Il me faut aussi mentionner la fin du
roman qui a tout de tragique, bien qu’elle soit attendue, et elle reste
émouvante malgré la distance que j’ai pu installer avec le récit parce que je
ne comprenais pas tout.
En conclusion, L’armoire
des robes oubliées est un roman qui, en effet, aborde une situation
compliquée dans laquelle une robe oubliée et une fin de vie entraînent une
famille dans un tourbillon du passé. Si Anna est resté un personnage assez
difficile à comprendre pour moi, je saisis mieux ce qui m’avait échappé pendant
ma lecture, surtout sur la fin. Du moins, je l’espère. Riikka Pulkkinen met ici
en valeur des points assez rares dans ce genre d’histoire qui pourrait être
classique, et sa plume est assez unique, elle fait réfléchir. Pas forcément ce
que l’on attend, mais tout de même, c’est loin d’être inintéressant !
Ce sera donc un 15/20
et je le recommande, parce qu’il y a ce petit quelque chose en plus.
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