dimanche 11 septembre 2016

Vingt ans après (Alexandre Dumas)

Le lecteur des Trois Mousquetaires retrouvera dans Vingt Ans après ses héros favoris : Athos, Porthos, Aramis, ainsi que le gai, lucide et subtil d'Artagnan.
La Fronde et la Révolution d'Angleterre servent de cadre à leurs exploits, qui les mettent aux prises avec Mazarin et avec Cromwell. Roman historique ou roman de cape et d'épée ? Avec Le Vicomte de Bragelonne, la trilogie des Mousquetaires concilie heureusement les exigences des deux genres.

J’ai hésité un moment à taper un avis sur ce roman, et puis je me suis dit que cela ne pouvait pas faire de mal et qu’avec un peu d’espoir, surtout, ça donnerait envie à certains de découvrir Dumas et ses mousquetaires.

Vingt ans après nous permet de retrouver nos quatre lurons, dont seul d’Artagnan est resté Mousquetaire. La situation politique est compliquée, et Mazarin est désormais au pouvoir, le jeune Louis XIV n’ayant pas encore atteint sa majorité. Comme le titre l’indique, vingt années se sont écoulées depuis Les Trois Mousquetaires, et les amis ne se sont pas retrouvés depuis. Leur amitié est toujours présente, aussi forte, mais entre les caprices de la Fronde face à la Royauté sur Paris, puis la chute du roi Charles en Angleterre face à Cromwell, les circonstances pourraient bien éclater l’union que nous connaissons bien… mais c’est sans connaître le génie et la force de ce quatuor. Un vrai roman de cape et d’épée sur un fond historique tout ce qu’il y a de plus intéressant !

Oui, je sais. Quand je fais des résumés des romans de Dumas, je finis généralement par ne plus être objective. Je n’y peux rien, cet auteur a su ravir mon cœur de lectrice (et de romancière, de fait) et je suis en amour irrémédiable de d’Artagnan, ainsi que d’Athos et puis aussi sûrement d’Aramis et de Porthos. Maintenant que les choses sont claires, passons à la suite !

Il me faut avouer ici que j’ai mis énormément de temps à lire ce deuxième opus. La raison principale est que j’ai emmené le roman pendant les JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) et que pendant toute la durée du voyage, je n’ai que très peu pris le temps de lire. Ajoutez à cela que j’ai ensuite oublié le bouquin dans le bus, et que je n’ai pu le finir que ce mois-ci… les évènements ne m’ont pas aidée ! Cela étant, j’ai fini par dévorer la fin du bouquin ce mois-ci !

On retrouve avec plaisir la plume d’Alexandre Dumas (et que les mauvaises langues se taisent à ce propos, s’il vous plaît, ce n’est pas le sujet) qui mêle à la fois des descriptions d’ordre historique et contextuel avec des traits d’humour parfois plus subtils et qui savent toujours autant me charmer. Cet auteur a le don de savoir croquer des situations et des personnages avec une efficacité peu commune. De même, certains de ses dialogues m’ont beaucoup fait sourire.

Malgré tout, j’ai remarqué pour la première fois quelques petits éléments qui m’ont surprise. Il faudra d’ailleurs que je prête plus d’attention à ce sujet à l’avenir. J’ai en effet remarqué que certains éléments, moins importants, n’étaient pas forcément nécessaires mais apportaient un charme au roman, une dose de réalisme et la sensation que l’auteur a lui aussi cherché son histoire, aux côtés de ses personnages. Vraiment, c’était intéressant !

En dehors de ceci, j’ai redécouvert chacun des personnages, avec cette sorte de préfiguration que l’on connaît dans Le Vicomte de Bragelonne et dans lequel on voit nos personnages devenir… différents. Il existe encore dans ce deuxième tome l’essence qui faisait d’eux des Mousquetaires incroyables, une soif d’amitié et de gloire qui ne peut leur être que commune et non pas individuelle, pour certains. Bien sûr, chacun a évolué : d’Artagnan est moins fougueux, mais reste charmant et hypra intelligent, par exemple. Porthos est encore vaniteux, mais il croit en ses amis aveuglément. Aramis n’est pas encore ce prélat assoiffé de pouvoir, il reste un prêtre qui rêve d’action et qui risque sa vie pour ses compagnons. Quant à Athos, la meilleure âme de ce livre, il ne change pas beaucoup, il gagne seulement encore en sagesse et en maturité.

Ce deuxième tome nous emporte dans une intrigue politique peu évidente : Mazarin est contredit, très peu l’apprécient et pourtant, d’Artagnan va se retrouver à son service. Le bouquin ne manque pas de rythme et de prises de conscience, puisqu’un ennemi de taille (surgissant du passé de nos quatre amis) va se dresser sur le chemin. En résumé, l’intrigue politique et historique se mêle à un élément de fiction tout à fait fascinant, qui rend le roman addictif et avec un rythme cadencé ! Après 300 pages plus calmes dans lesquelles il a fallu dresser le tableau et les conflits, on part dans une course assez folle qui n’est que pour ravir le lecteur !

Au niveau des valeurs, certains points me chiffonnent, parce que le prix de la vie est parfois assez étrange. Il y a pas mal de morts, mais on sait que dans cette période de l’Histoire, ceux qui portaient les armes devaient défendre leur vie. Athos est l’illustration même de l’homme qui ne veut pas tuer, mais comme il est investi d’une mission, il y va. On a quand même ce principe de respect, et comme on parle de gentilshommes, le respect des valeurs s’avère tout de même important. Bien sûr, il y a des coups fourrés, comme dans toute intrigue de cape et d’épée, mais on constate tout le temps que c’est pour un bien commun que nos héros agissent, ou par acquis de conscience. Sans compter enfin que leur amitié est encore une fois mise au premier plan, à un niveau presque sacré.

En conclusion (puisque je n’ai pas grand-chose à dire de plus), Vingt ans après a été une superbe relecture pour moi. J’ai retrouvé avec énormément de plaisir nos quatre amis plus âgés, mais dans une intrigue qui va d’abord les séparer pour mieux les réunir plus tard. Le contexte politique, historique m’a fascinée, encore une fois, et mêlé à un côté de fiction tout aussi addictif que le premier, je suis resté rivée au livre pour savoir le dénouement, les tours et astuces de nos héros, que j’avais oubliés. Tout se mêle parfaitement dans ce gros roman, pour nous faire réfléchir, pour nous faire oublier le monde et parfois nous faire rire. Des personnages emblématiques, une histoire géniale… que dire de plus ?
Ce sera donc comme pour ma première lecture un 18/20 et je recommande plus que vivement ce roman à tous et à chacun !

1 commentaire:

  1. C'est en partie grâce à toi que j'ai découvert la plume de Dumas avec Pauline et un peu plus tard avec Les Trois Mousquetaires, et rien que pour cela je t'en remercie :) J'adore sa façon d'écrire et de transmettre des histoires absolument fascinantes, pleines de rebondissements, d'humour et d'aventure. Ta chronique est juste superbe et j'ai très hâte de me lancer dans 20 ans après (que j'ai d'ailleurs trouvé en vide grenier dans une édition magnifique, je n'en revenais pas *.*).Il est vrai que la longueur peut faire peur mais pour qui aime l'aventure, l'amour, l'amitié et l'Histoire (ainsi que Dumas bien sûr) c'est un véritable régal !

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