lundi 27 février 2017

How it feels to fly (Kathryn Holmes)

Sam rêve depuis toujours d'être une ballerine professionnelle. Mais c'était avant que son corps ne s'en mêle, à s'arrondir à des endroits inappropriés... Bientôt, la jeune fille qui la regarde dans le miroir devient une étrangère.
Après une série d'attaques de panique, sa mère – qui ne fait qu'accentuer ses complexes – décide de l'envoyer dans un centre de traitement pour jeunes filles rencontrant des problèmes d'acceptation de soi. Obligée de se livrer devant de parfaits étrangers, Sam n'a plus le choix. Si elle veut participer au ballet dont elle rêve tant depuis des mois, elle doit aller jusqu'au bout du programme. Elle trouve du réconfort auprès du bel Andrew, l'un des animateurs, et apprend peu à peu à dompter ses démons.
Mais alors que les désillusions et les trahisons s'enchaînent, Sam trouvera-t-elle la force d'accomplir ses rêves ?

Bon, un coup de pied aux fesses et c’est reparti pour une nouvelle chronique ! On pourra dire que j’ai peu fait tourner le blog, au mois de février…

How it feels to fly, traduit en français sous le titre Comment j’ai appris à voler, nous parle de Sam, qui fait des crises de panique et a été envoyée dans un camp d’été pour apprendre à gérer ses émotions. Elle qui veut devenir ballerine professionnelle et essaie avec difficulté de combiner les changements de son corps de femme avec l’exigence de son art, se retrouve entourée de 5 autres ados aux problèmes non moindres, 2 anciens du camp et une doctoresse dont elle se méfie allègrement. Elle a trois semaines pour apprendre à dompter ses faiblesses, pour aller de l’avant, mais le chemin sera semé d’embûches. Parce que ce n’est pas seulement une histoire de trucs à apprendre, mais bien d’une révolution intérieure dont on parle… Sam parviendra-t-elle à surmonter tout ça ?

J’avoue que si le résumé m’avait intriguée, en anglais, c’est la couverture aux couleurs toutes douces qui m’avait décidée. Le sujet avait l’air de changer, et comme je suis une appréciatrice de la psychologie des personnages, je pensais que celui-ci pourrait me faire voyager. Je n’ai pas eu tort ! C’était une bonne lecture, sans trop de prise de tête.

Samantha est une jeune femme assez torturée mentalement, puisqu’elle ne parvient plus à gérer l’afflux d’émotions concernant son corps. Elle est persuadée que tout le monde la trouve grosse, et il est vrai que dans le milieu de la danse classique, les gens sont assez violents avec ça. Elle qui possédait un corps de ballerine a vu fleurir des formes féminines qui désormais l’angoissent. Elle considère que son propre corps l’a trahie, et cela devient une obsession, de par le regard des autres.
Elle est attachante et touchante, parce que la lutte qu’elle mène est difficile, et que son chemin n’est pas évident.

On s’attache aussi d’une certaine manière aux autres membres du camp, qui chacun possèdent une faiblesse et effectuent un chemin de « conversion » qui n’a rien d’aisé. Pour autant, nous ne sommes pas tentés de les prendre en pitié, aucun. On est plutôt là pour apprendre à les découvrir, en espérant qu’ils pourront avancer. J’ai beaucoup apprécié ce fait, parce qu’on sent qu’il y a une belle considération de chacun au travers de l’écriture. Aucune concession n’est faite, et parfois, on a très envie de secouer Zoe, par exemple, qui ressemble à s’y méprendre à une petite peste qui nous irriterait rapidement.

Petit point de déception du livre ? La romance. Je crois que je m’étais attendue à plus, et de fait, mes attentes n’ont pas été remplies. Pour autant, le reste de l’histoire est bien, c’est clair, et c’est avant tout un chemin de guérison et d’efforts qui nous est présenté avec justesse. Mais pour la romance ? On repassera, je crois.

Au niveau de l’intrigue, elle prend son temps, sans avoir de temps morts. Le lecteur découvre au fur et à mesure ce qui se passe dans la tête de Sam, l’ampleur de ses soucis et des raisons qui l’ont poussée à devenir comme ça. Bien sûr, les facteurs externes ne sont pas les seuls à entrer en compte, mais tout revient dans un aspect plus large et bien développé, à mon sens. Entre ses temps de « thérapie » et ceux où elle fait son introspection, ou encore ceux des interactions avec les autres, on ne s’ennuie pas. Si le récit n’est pas addictif, le rythme est bien dosé.

La plume de Kathryn Holmes est juste, fluide, et j’admire le fait qu’elle sache retranscrire aussi bien la lutte intérieure de Samantha dans ses différents aspects que dans les personnalités qui émergent des autres personnages. Même les descriptions sont simples, assez précises, et je me suis souvent représentée le contexte sans trop de difficultés. Une écriture tranquille !

Au niveau des valeurs, la notion de courage et de force est assez centrale. Samantha part avec une vision biaisée de beaucoup de principes, et son cheminement va aussi l’aider à reconsidérer tout ça. J’ai aimé son humilité et celle de la doctoresse du groupe, le fait que Sam reconnaisse les torts de ceux qui l’entourent, sans pour autant les accuser de tous ses maux. La valeur de l’amitié et l’estime de soi ont une grande place aussi, tout comme l’acceptation que nous ne pouvons pas tout faire seuls. Je pense que ce livre propose de belles leçons de vie, sous couvert d’une histoire simple mais bien ficelée et avec des personnages intéressants.

En conclusion, How it feels to fly aura été une sympathique lecture pour moi. Pas de coup de cœur, pas de côté addictif et même une petite déception côté romance, cela dit, j’ai apprécié la psychologie des personnages et le cheminement effectué auprès de Sam. On ne les prend pas en pitié, mais on découvre de belles leçons de vie avec elle et avec eux, non sans heurts. L’écriture est fluide, simple, et les sentiments justes.
Je vous le conseille donc et ce sera un 15/20 pour moi !

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