Au lycée, Anna était
grosse, laide et terriblement mal dans sa peau. À trente ans, l’époque où elle
était le souffre-douleur de son bahut, et de James en particulier, lui semble
déjà loin : elle est belle, elle a un boulot de rêve, et la vie lui sourit.
Mais le destin nous réserve parfois d’étranges surprises, et l’homme qui lui a
infligé la pire humiliation de sa vie refait surface. Contre toute attente,
James est devenu prévenant, drôle, spirituel… et il n’est pas insensible au
charme de la ravissante jeune femme avec laquelle il organise une exposition.
Il n’a pas reconnu en elle celle dont tout le monde se moquait dix ans plus
tôt. Profondément troublée par ces retrouvailles inattendues, Anna est prête à
tout pour ne pas retomber amoureuse de son amour de jeunesse…
Parlons donc d’une romance que je pensais apprécier, mais
qui m’a fait bien rire et m’a assez surprise !
Comme si c’était toi
nous propose de suivre Anna, une historienne qui essaie de guérir de son passé.
Anciennement Aureliana, elle a vécu une adolescence traumatisante avec un surpoids
conséquent, un goût vestimentaire plus que passable, et est devenue le bouc
émissaire de tout le bahut. Celui qu’elle aimait en secret, James, l’a
publiquement ridiculisée en fin de scolarité, la blessant au plus profond de
son être. Et voilà que bien des années plus tard, leurs chemins se recroisent
dans un cadre professionnel. Elle a tant changé qu’il ne la reconnaît pas. Qu’est-ce
que l’avenir leur réserve ?
J’avais bien aimé C’est
pas moi, c’est toi, de Mhairi McFarlane. Comme si c’était toi était dans ma wish depuis un bye, et il me
faisait envie. La GrossOp a été pour moi une aubaine de me plonger dans une
romance que j’étais sûre d’apprécier ! Pourtant, le registre est
totalement différent : si j’ai retrouvé la douceur de plume de Mhairi
McFarlane, j’ai aimé voir que le paysage émotionnel et de l’intrigue était
différent.
Ici, nous découvrons Anna, qui a véritablement souffert de
sa période adolescente, et le lecteur la prend très vite en sympathie. Physiquement,
elle a beaucoup changé, mais garde cette amertume, cette méfiance propre à ceux
qui ont été violemment blessés plus jeunes. Elle cherche l’homme de sa vie,
écumant les rencontres via internet, et on ne peut pas dire qu’elle tombe sur
des princes. Jusqu’au jour où surgit sur son terrain professionnel un fantôme
de son passé… James. Le tout est de savoir si Anna saura aller de l’avant, et
saura-t-elle lui dire un jour tout le mal qu’il lui a fait ?
Franchement, ce n’est que le deuxième roman que je lis de
cette autrice, mais je suis très admirative de sa capacité à cerner les
caractères et les problématiques de ses personnages. Il est évident que la
situation est plus que complexe pour James et Anna. Il y a un énorme nœud à
résoudre au milieu, et cela va prendre du temps, de nombreuses étapes, bref, c’est
un truc difficile, et Mhairi McFarlane réussit très bien à le traiter.
Dès le début du roman, on éprouve de la sympathie pour les
deux personnages. Bien sûr, on reste sur nos gardes avec James, sachant ce qu’il
a fait à Anna. Mais plus on avance, et plus on apprécie de les voir se
retrouver, se confronter, parce que chacun a bien changé depuis le lycée. La reconstruction
de chacun (parce que James vit des épreuves, aussi) nous les rend plus proches,
humains, sensibles. J’ai beaucoup aimé ça. Parce que la relation n’est pas
immédiatement une relation amoureuse, mais d’abord celle d’une amitié qui peine
à se construire, et celle d’un pardon qui devra être accordé, mais qui lutte
pour trouver son chemin. Il y a beaucoup de choses, dans ce roman.
L’intrigue, comme vous vous en doutez, est très bien
développée. Elle prend son temps sans ennuyer le lecteur, parce qu’elle le
prend à part dans l’identité et le chemin de chaque personnage. Nous découvrons
les horizons professionnels d’Anna et James, leurs difficultés de vie
quotidiennes, et ensuite, les tâtonnements de leur amitié. Mhairi McFarlane
joue sur la subtilité, la plupart du temps.
Pour autant, il y a les nœuds, et les scènes d’explosion, de
révélation tiennent le lecteur en haleine. Parce que forcément, il faut que ça
arrive, et que tout semble réaliste. C’est pas facile, ça blesse, ça demande du
recul, et là aussi, ça prend du temps. Rien n’est évident, dans cette histoire,
sauf que justement, ça ne l’est pas. Comprenez que la seule chose qu’on sait, c’est
qu’on ne sait pas comment ça va finir.
Avec ça, tout au long du roman, l’autrice nous balance des
répliques amusantes, des références plus que sympathiques, qui forment un
amalgame très frais, pour une romance un peu différente. On ne se presse pas,
on n’est pas dans un truc addictif avec des scènes osées (loin de là), on est
vraiment dans la rencontre de deux êtres qui ont un passif qu’il va falloir
résoudre. La dynamique du roman est très intéressante, et avec cet humour, on a
envie de faire défiler les pages. La plume est très douce, encore une fois, le
réalisme est touchant, certains personnages sont horripilants, bref… on s’y
croit.
Concernant les valeurs, j’ai énormément apprécié le message
de miséricorde qui se dévoile au fil du roman. Pardonner, c’est pas facile,
mais Anna va devoir le faire, et son chemin est magnifique à observer. Douloureux,
aussi, parfois. Mais beau. Le pardon, c’est aussi celui qu’on se donne quand on
prend conscience des erreurs que l’on a faites, et du mal qu’on a pu faire.
James est un personnage que beaucoup apprécieront pour ça, parce qu’il est très
humain, dans son repenti, et sincère. On fait face, dans cette intrigue, à des
principes justes, forts, et qui seuls permettent de nous faire avancer, de nous
construire : miséricorde (pardon, donc), honnêteté, souci de l’autre,
amour, amitié… je pourrais vous en sortir tellement. La délicatesse de cette
histoire est vraiment à découvrir !
En conclusion, je ne peux que vous conseiller Comme si c’était toi. Il a été une très
belle surprise par les rires qu’il a déclenchés, par la délicatesse de ses
valeurs et de son intrigue. Nous suivons deux personnes qui ont un gros nœud à
résoudre, deux chemins qui se recroisent et qui vont apprendre à se côtoyer (et
plus, si affinités !) doucement, tout en tenant le lecteur en haleine. C’est
pas un roman addictif, mais véritablement un roman à lire, une romance
touchante, qui change de nos lignes directrices habituelles, mais qu’est-ce que
ça fait du bien ! Ce sera un 18/20
pour moi !
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