jeudi 6 novembre 2014

Un papillon sous la neige (Daphne Kalotay)



Du Moscou des années 1950 à Boston aujourd'hui, le tumultueux destin d'une ballerine : passions, secrets et trahisons, une belle saga romanesque qui mêle émotions et mystères.

A Boston, Nina, une ancienne étoile du Bolchoï surnommée Papillon, met aux enchères ses précieux bijoux emportés lors de son exil. C'est alors que Grigori, un homme d'origine russe, la contacte pour lui poser la plus incroyable des questions : est-il l'enfant qu'elle aurait abandonné ? Chassé par la danseuse, Grigori, bien décidé à découvrir la vérité, va fouiller dans la vie de Papillon en Russie, un passé fait d'énigmes et de secrets.
Pourquoi s'est-elle enfuie de son pays ? Quel est le mystère qui entoure la mort de son mari Viktor ? En levant peu à peu le voile sur ce terrible destin, Grigori apprendra que la réalité se cache toujours là où on le l'attend pas…

Un papillon sous la neige… un titre plutôt charmeur, accompagné d’une jolie couverture, il n’en fallait pas plus pour que j’accepte ce livre que voulait me donner une de mes amies !

Cette histoire nous plonge à Boston, auprès d’une ancienne danseuse étoile russe, Nina Revskaïa, qui décide de mettre sa fabuleuse collection de bijoux aux enchères. Pour quelle raison, elle qui y accordait tant d’importance, décide-t-elle de s’en séparer ? Drew, en charge de la vente, souhaiterait le découvrir, même si le chemin semble long et ardu. Grigori Solodin, lui, aimerait enfin avoir les questions à ses réponses concernant le mystère de sa naissance.
C’est en suivant ces trois personnages, ainsi qu’en replongeant dans les souvenirs de la jeune Nina, que nous découvrirons la réelle histoire de cette ballerine qui a fui son pays et son amour.

Ma première réaction en commençant ce livre a été : la plume est plutôt agréable et on se laisse facilement emporter. C’est véridique tout au long du livre, Daphne Kalotay a une manière d’écrire somme toute agréable, pas nécessairement exceptionnelle, mais elle correspond bien au type d’histoire qu’elle nous présente.

Très vite, je me suis dit que cette histoire dont j’avais proprement oublié le résumé, promettait de nous dévoiler des éléments pour le moins intéressants. Dès le départ, on perçoit que notre auteure va nous balader entre ses personnages et que c’est en zigzagant entre eux trois et entre les souvenirs de Nina que nous allons finir par comprendre et découvrir le pot-aux-roses. C’est effectivement le cas. Tout es très bien ficelé et il faut avouer que Daphne Kalotay sait attirer l’attention de son lecteur sur des points assez importants : elle réussit à lui donner envie de s’intéresser aux trois personnages, même si au départ, ils peuvent paraître insignifiants, sauf pour Nina qu’on considère comme le point central du roman, et que pourtant nous ne comprenons pas.

Cette compréhension arrive au fur et à mesure, nous faisant évoluer sur une palette de sentiments, du plus sombre au plus attendrissant, alors que la vérité sur ce qu’a été Nina et le quotidien qu’elle a pu supporter en Russie.

Je dois avouer que les passages où nous nous trouvions dans les souvenirs de Nina ont été vraiment instructifs. J’aimais beaucoup m’y trouver malgré l’ambiance qui pouvait parfois en ressortir, cette oppression de l’URSS qui n’autorisait pas d’autre manière de penser que celle qu’elle dictait. Franchement, on en apprend et on réalise un petit peu mieux ce que pouvait être la vie là-bas. À peine, bien sûr, puisqu’en plus, cela concerne une ballerine, une femme qui n’est pas ouvrière, mais quand même, on voit aussi les décalages et je pense qu’il y a une certaine fidélité par rapport à ce qui a pu réellement se passer là-bas.

Concernant les personnages, je dois vous avouer que Nina, au départ, je ne savais que trop penser d’elle. Cela a été un peu le cas tout au long du bouquin, entre son présent et son passé, on ne sait pas tellement si on doit l’aimer ou non. Cela dépend de ce qu’elle revit, qu’elle réalise, comment elle réagit face aux autres… mais au final, on s’attache véritablement à elle. Sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille mais elle en est quand même arrivée là. Et on finit par souffrir avec elle.
Drew, quant à elle, nous devient de plus en plus sympathique au fur et à mesure que nous la découvrons, puisqu’au départ, nous sommes comme Nina, légèrement antipathiques face à elle. Elle m’agaçait, puis quand on apprend à la connaître au travers d’une histoire pas si simple non plus, on change de regard. Surtout quand elle vient à rencontrer Grigori.
Grigori, lui, a parfois attiré ma pitié, puis mon intérêt, et j’ai fini par m’attacher aussi à lui. Il est particulier, mais il a quelque chose qui fait qu’on ne peut s’empêcher de l’aimer un peu, au moins…
Chacun des personnages a des particularités, et je dois avouer que j’ai aussi beaucoup apprécié Viktor, Gersh et Vera. Ils font partie du passé de Nina, mais je trouve qu’ils sont importants. Et ils le sont, c’est un fait !

Vous comprendrez donc que ce bouquin très bien ficelé autour de la vente aux enchères ne peut qu’intriguer. Oui, c’est vrai, il intrigue et on est super étonné parfois de découvrir des éléments auxquels on ne s’attendait pas. Tellement qu’à des moments, c’en est limite insupportable. Hier soir, pendant les 100 dernières pages, j’ai vraiment eu le sentiment de me faire balader entre les suppositions, la vérité et les doutes ! J’en avais mal pour Nina, en même temps je lui en voulais, et quand j’ai appris que c’était pas ça, j’en avais encore plus mal et on lui en veut tout en l’excusant presque… je pressentais la fin horrible. Est-elle horrible ? Non pas, mais je dois avouer que j’aurais voulu une dizaine de pages en plus pour nous permettre de terminer autrement le roman. Pour moi, il manquait un petit truc que je ne saurais expressément qualifier. J’ai eu l’impression que l’histoire s’arrêtait au milieu d’une phrase, et qu’il manquait juste les 3 derniers mots pour en comprendre parfaitement le sens…

Aussi, même si tout se conjugue pour faire de cette histoire une superbe histoire avec 3 personnages et des va-et-vient entre le présent et le passé, il manquait quelque chose pour rendre le roman addictif. Je n’avais pas spécialement envie de m’y replonger à chaque fois que je m’arrêtais, ni l’envie de sauter des pages pour en connaître véritablement la fin. J’ai apprécié ses qualités et la manière dont tout était organisé, mais il manquait cette petite étincelle pour faire que ce livre m’aurait fait rêver… Je ne peux pas dire que je n’ai pas réellement rêvé, mais pas entièrement. C’était des petits bouts, pas un ensemble.

En conclusion, il s’agit quand même d’un superbe roman très bien monté, avec ses mystères et ses révélations que vous ne pourrez pas forcément anticiper, qui vous fera passer par une palette d’émotions contradictoires et vous attendrira face aux petites histoires d’amour que vous pourrez y trouver.
Rythmée par la vente aux enchères des bijoux de Nina, l’histoire d’Un papillon sous la neige saura en charmer plus d’un encore, et je recommande ce bouquin pour tous ceux qui aiment les romans de trahisons, de mystère sur fond de Russie de Guerre Froide mis en parallèle avec notre époque. Ce sera un 15/20 pour moi !

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